Cathy Curby, biologiste de la faune à la Fish and Wildlife Service à Fairbanks, en Alaska, estime que les moustiques ne sont pas une importante source d’alimentation des oiseaux insectivores, car ceux-ci n’ont pas été retrouvés en grand nombre dans l’estomac des oiseaux lors de différentes études (Fang, 2010). En 2013, une étude parue dans le journal Italian Journal of Zoology montre que le régime alimentaire des hirondelles de fenêtre ne se compose pas de moustiques, mais bien d’hyménoptères tels que les fourmis (77,6 %) suivis par les coléoptères (15,65 %) et les punaises (4,99 %) (Boukhemza-Zemmouri & al. 2013). De plus, une étude parue en 2013 dans la revue scientifique Journal of Applied Ecology montre que l’utilisation à long terme de produits à base de Bti dans les zones humides de l’Atlantique française n’a aucune influence sur le régime alimentaire des oiseaux, car la quantité d’invertébrés mangés par les oiseaux est maintenue même dans les zones traitées (Lagadic, 2013). Cette étude, réalisée en France, représente la plus grande investigation faite sur le long terme afin d’étudier les effets sur les organismes aquatiques non-cibles. Une autre étude conclut que le Bti ne comporte aucun risque indirect pour les oiseaux se nourrissant de chironomides, un insecte ressemblant aux moustiques (Lundström & al. 2010). La même conclusion s’applique pour les oiseaux, les chauves-souris et les grenouilles.
Au Québec, on peut observer six espèces d’hirondelles, soit l’hirondelle bicolore, l’hirondelle noire, l’hirondelle à front blanc, l’hirondelle rustique, l’hirondelle à ailes hérissées et l’hirondelle de rivage (AAHQ, 2014). Aucune de ces espèces n’est menacée ou vulnérable selon le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
En ce qui concerne l’hirondelle bicolore, une étude montre que cette espèce se nourrit de plusieurs insectes totalisant10 ordres d’insectes différents, en plus de se nourrir d’araignées et de mollusques comme les escargots. Il est intéressant de noter que les hirondelles bicolores nourrissent leurs oisillons avec des libellules et des insectes de l’ordre des homoptères même si les diptères (ordre des moustiques) sont plus abondants dans l’environnement (Mengelkoch & al. 2004). Une autre étude réalisée en 2013 vient confirmer le fait que les moustiques ne sont pas une importante source d’alimentation pour les hirondelles bicolores, car on a trouvé moins de 1 % de moustiques dans l’estomac des hirondelles (Beck, 2013).
Concernant les hirondelles noires, une revue de littérature conclut que les moustiques ne sont pas une source importante de nourriture pour l’oiseau, car cette espèce vole souvent au-dessus des arbres et dans les aires ouvertes, ce que les moustiques ne font généralement pas et donc, ceux-ci ne sont pas une proie pour l’hirondelle (Kale, 1968).
Les hirondelles rustiques mangent elles aussi en grande majorité des coléoptères et une étude montre que même si des proies plus petites sont disponibles pour l’hirondelle dans son milieu, celle-ci choisira une proie plus grosse pour nourrir ses oisillons (Orlowski & al, 2011). D’autre part, les hirondelles rustiques sont souvent associées aux granges et aux fermes, car elles se nourrissent des coléoptères que l’on retrouve dans le fumier. Elles seraient aussi en association avec le type de bétail présent sur la ferme (Grzegorz et al., 2013). La disparition des granges et des fermes d’élevage au Québec est plus préoccupante pour cette espèce que les traitements au Bti.